Pour convaincre les utilisateurs de YouTube – qui s’en servent comme source de musique – de passer à une version avec abonnement payant, Google a choisi de jouer avec leur patience en les inondant de publicités entre les vidéos et même au cours de l’écoute des chansons.
Le site d’information Bloomberg rapportait récemment que Lyor Cohen, chef de la division de la musique chez YouTube, avait expliqué que son entreprise allait cibler ses utilisateurs qui sont déjà de grands consommateurs de musique et les « frustrer et séduire » avec plus de messages publicitaires, dans l’espoir qu’à un moment donné ils craqueront et choisiront la version payante.
Cohen a par ailleurs rappelé, dans une entrevue télévisée à CNBC que YouTube est la principale source d’écoute de musique à l’échelle mondiale, avec le plus grand des catalogues. Selon lui, il est fréquent qu’un amateur qui écoute une chanson avec un autre service de streaming passe à YouTube pour voir la vidéo. Le site compte plus d’un milliard de visiteurs.
L’an dernier, la Fédération de l’industrie phonographique a publié un rapport dans lequel on apprenait que YouTube représentait 46 pour cent de la totalité du téléchargement de musique sur demande, tandis que 85 pour cent de ses utilisateurs visitent le service dans le but d’écouter de la musique.
Le nouveau service de musique de YouTube a été lancé aux États-Unis le 22 mai et qui sera offert au Canada au cours des prochaines semaines est de deux types : une formule comportant des publicités et un autre par abonnement mensuel de 9,99$US. Ce dernier est destiné à venir en compétition directe avec Spotify, Apple Music, Pandora, Tidal et Amazon Music. Éventuellement, il pourrait même remplacer Google Play Music qui, déjà, offre lui aussi une version pour écouter à la demande et hors connexion, sans publicité.
Depuis 2015, YouTube a déjà un service de musique payant, YouTube Red, qui offre une programmation originale. Il devient YouTube Premium et les abonnés pourront y ajouter le nouveau service de streaming pour 2$ de plus par mois, soit un total de 11,99$US.
Les services de téléchargement en continu, de plus en plus populaires en version par abonnement payant, ont contribué à éloigner du piratage et de l’écoute gratuite toute une génération d’amateurs de musique. Les revenus en provenance du streaming ont dépassé les ventes de CD et de téléchargement numérique.
