Netflix de plus en plus fort

Netflix de plus en plus fort

Netflix, le maître incontesté de films et de séries sur demande, est devenu la source principale d’approvisionnement en émissions de télévision aux États-Unis, dépassant l’enregistreur vidéo numérique (EVN). Une étude annuelle sur les habitudes de consommation de télévision sur demande menée par le groupe Leichtman Research (LRG) et citée par le magazine Variety révèle en effet qu’en 2016, 54% des adultes américains ont répondu qu’ils utilisaient les services de Netflix, comparativement à 53% qui possèdent un EVN.

C’est donc la première fois que Netflix éclipse les services avec enregistreur, une légère supériorité quand même remarquable quand on sait qu’en 2011, la maison de recherches avait conclu qu’on trouvait un enregistreur dans 44% des foyers, alors que Netflix n’avait pénétré que dans 28% d’entre eux. Un dépassement d’autant plus significatif que Netflix a toujours des années de retard sur l’autre service puisque les premiers enregistreurs vidéo numériques TiVo sont sortis aux États-Unis en 1999, alors que Netflix, qui s’était déjà créé une solide réputation avec ses services de location de films par la poste, a lancé son abonnement à la vidéo sur demande en 2007. Le sondage LRG a été effectué en janvier 2017 auprès de 1221 consommateurs âgés de 18 ans et plus. Environ 23% des répondants disent qu’ils écoutent Netflix quotidiennement. Dans l’ensemble 64% des sondés disent qu’ils sont abonnés à un service de vidéo sur demande comme Netflix, Amazon Prime Video ou Hulu. À la fin de 2016, Netflix comptait 49,4 millions d’abonnés aux USA, une hausse de 10,5% comparativement à l’année précédente. Leichtman a noté que le taux de pénétration des services de Netflix est accentué par le fait que selon des études précédentes, près de 20% des clients de Netflix partagent leur identifiant d’accès et leur mot de passe avec des tiers. Nous n’avons pas trouvé de statistiques pour le Canada.

Moins de bande passante

Déjà grand utilisateur des algorithmes qui lui servent notamment pour analyser les goûts des utilisateurs et leur faire des suggestions, Netflix aura très bientôt recours à un nouvel outil d’intelligence artificielle pour créer un procédé de compression baptisé Dynamic Optimizer qui aura pour effet d’accélérer le téléchargement sans altérer la qualité de l’image.

L’outil est le fruit de la collaboration entre Netflix et les Universités de la Californie du Sud et de Nantes, en France. Des centaines de spectateurs y ont participé pour juger de la qualité de centaines de milliers d’images. Une nouvelle technique d’intelligence artificielle basée sur l’apprentissage automatique en a résulté pour faire varier le taux d’encodage selon le type d’image. De sorte que les plans statiques seront plus compressés que les scènes en mouvement.

En théorie, l’opération qui devrait être totalement imperceptible sur l’écran du téléviseur est supposée de minimiser la mise en mémoire tampon en réduisant la quantité de bande passante de moitié sans affecter la qualité de la diffusion. Mieux, la qualité d’image devrait être meilleure avec une bande passante à faible débit. Netflix a conçu le Dynamic Optimizer pour régler deux principaux problèmes. D’abord pour satisfaire les fournisseurs de services Internet, qui estiment que le téléchargement en flux continu (streaming) crée beaucoup trop de circulation sur la bande passante. Et aussi parce qu’ils constatent que de plus en plus d’abonnés téléchargent et regardent leurs émissions sur leurs appareils portables qui consomment énormément de données. C’est à suivre.