Le salon d’électronique IFA de Berlin – l’équivalent européen du CES américain –a été l’occasion de constater deux tendances principales dans le monde de l’image et du son numériques. En premier lieu – et cela n’a rien de surprenant – les écrans en ultra haute définition deviennent une norme et, en second lieu, les assistants numériques obéissant à la voix prolifèrent.
Selon une étude de la GFU, une fédération professionnelle qui fait partie des organisateurs de l’IFA de Berlin, citée par l’Agence France-Presse, 60 % des 16-39 ans regardent plus la télévision qu’avant et le retour de la télévision dans les salons doit beaucoup au regain d’intérêt de la jeune génération, qui délaisse tablettes, et ordinateur portables et de bureau.
Avec des appareils de plus en plus performants et de plus en plus accessibles, les fabricants de téléviseurs sont en mesure de prévoir une année faste. D’ailleurs, la GFU estime qu’en 2017, le marché mondial de l’électronique (téléphones inclus) atteint 887 milliards d’euros soit 4 % de plus que l’année précédente qui avait enregistré un recul.
L’étude démontre également que 29 % des téléviseurs vendus au premier semestre dans le monde étaient des postes à ultra haute définition, et que les ventes d’écrans OLED ont quasiment doublé.
L’intérêt pour cette technologie était d’ailleurs palpable. On pouvait constater que la bataille entre l’OLED et les QLED prend de l’ampleur, nous rappelant la lutte entre Plasma et DEL, d’il y a quelques années.
Les téléviseurs OLED (LG, Panasonic et Sony) voient leur popularité croître. En France, LG a vendu au premier semestre 2017 autant d’appareils OLED que pendant toute l’année 2016. Le fabricant coréen prévoit injecter 13 milliards $ d’ici à 2020 et multiplier ses capacités de production, à la fois pour les téléviseurs, les téléphones et les tableaux de bord de voitures.
Samsung, qui a annoncé une quinzaine de nouveaux modèles QLED de toutes tailles, refuse toujours de croire en la supériorité de l’OLED et mène la bataille avec une arme qu’il qualifie de véritable télévision de l’avenir, le DEL à boîtes quantiques. Cette technologie est sensée dépasser les performances de l’OLED selon Samsung, quand naturellement elle sera à point pour remplacer les filtres à boîtes quantiques par des pixels auto luminescents encapsulant des points quantiques. Pour promouvoir cette technologie, le groupe a commencé à rallier d’autres fabricants, dont Hisense et TCL, sous la bannière de la QLED Alliance. Ils disent que ses possibilités d’évolution sont très larges et permettent de produire plus facilement des écrans de grande taille à des prix moins élevés.
L’autre gros joueur, à l’IFA, était l’intelligence artificielle principalement sous la forme des assistants personnels et des produits connectés. Les précurseurs Amazon et Google, récemment imités par Apple, ne sont plus seuls en piste et on a vu apparaître à Berlin des enceintes griffées Panasonic et Sony.
La GA10 de Panasonic est une enceinte en WiFi qui utilise l’assistant de Google pour recevoir et exécuter les commandes vocales. Rectangulaire, elle est plus haute que l’Amazon Echo, la Google Home ou l’Apple HomePod. Panasonic a mis l’accent sur la qualité audio grâce à deux tweeters à dôme en soie de 20 mm orientés à 45° et couplés à un woofer de 8 cm à double bobine vocale; l’appareil est en mesure de diffuser un son à 180°.
Sony pour sa part lancera à l’automne la LF-S50G avec là aussi le recours à l’intelligence artificielle du Google Assistant. Le fabricant japonais mise lui aussi sur la qualité sonore en intégrant un haut-parleur de graves, un haut-parleur pour les voix et les aigus et un diffuseur omnidirectionnel. La liaison avec les appareils mobiles et connectés se fait par NFC, par Bluetooth 4.2 et par WiFi, et les fonctions Chromecast sont prises en charge.
Avec l’entrée en scène de ces géants, à mon avis, Bose et Sonos décideront à leurs tours de se lancer dans l’aventure des assistants intelligents. Bose en sera d'ailleurs à sa première participation au CES de Las Vegas, en janvier 2018.
